Paris | 18 Juin 2018
Nouveaux outils de recherche sur les insectes vecteurs Infravec2 : des ressources gratuites de lutte contre les maladies transmises par les moustiques
En 2017, la Commission européenne a donné son feu vert au projet Infravec2, un fonds international financé par l’UE et mettant gratuitement à disposition des produits et des services pour les recherches sur les vecteurs de maladies. En juin 2018, l’équipe d’Infravec2 a dévoilé les nouvelles versions de sa boutique en ligne et de son site Web (https://infravec2.eu), qui proposent de multiples ressources et produits inédits. Le consortium international Infravec2 réunit 24 institutions partenaires coordonnées par l’Institut Pasteur.
Réseau financé par l’Union européenne, Infravec2 soutient la recherche sur les maladies transmises par les moustiques, d’autres insectes ainsi que les tiques en développant et en partageant des ressources. Le financement de l’UE permet, en effet, au projet Infravec2 de fournir gratuitement aux scientifiques du monde entier des produits et services de recherche sur les insectes vecteurs. L’équipe de projet a dévoilé en juin 2018 les versions actualisées de sa boutique en ligne et de son site Web (https://infravec2.eu).
Le projet Infravec2 vise en premier lieu à relier les installations spécialisées qui font avancer la recherche en biologie des insectes vecteurs, à ouvrir cette infrastructure aux chercheurs du monde entier et à mettre au point de nouvelles mesures de lutte antivectorielle ciblant les principales menaces pour la santé humaine et les industries animales. Les insectes vecteurs transmettent des maladies parasitaires, comme le paludisme et la leishmaniose, et des infections virales, telles que le chikungunya, la dengue, le zika, l’encéphalite japonaise et la fièvre jaune.
L’équipe d’Infravec2 propose actuellement de nombreux produits inédits via sa boutique en ligne revisitée, ainsi que de nouvelles options d’accès aux installations. Parmi ces produits figurent des colonies de moustiques, des technologies d’étude des parasites du paludisme chez les moustiques et des combinaisons de moustiques infectés par des arbovirus non disponibles jusqu’à présent. Ce site offre également aux chercheurs l’opportunité de travailler sur différents vecteurs de maladies, dont le phlébotome (photo), au sein d’installations de haut vol.
Une des nouvelles colonies de moustiques mise à disposition est celle d’Anopheles atroparvus, une espèce européenne répandue qui a été le principal vecteur du paludisme humain jusqu’à la déclaration d’éradication de la maladie en Europe en 1975. Il s’agit d’une espèce commune dans les régions allant de l’Espagne à la Scandinavie. Elle pourrait à nouveau transmettre le paludisme si la veille sanitaire se relâchait et si la maladie réapparaissait en Europe. Elle serait également capable d’inoculer des virus humains tels que celui du Nil occidental. La colonie du projet Infravec2 a été créée à partir de moustiques capturés dans le delta de l’Èbre, en Espagne, en 2017. Elle remplace une colonie vieille de plusieurs décennies et permettra des recherches plus précises sur les risques et le contrôle de ce moustique.
Le site propose aussi une nouvelle technologie d’étude de la transmission par les moustiques de Plasmodium falciparum, le parasite responsable du paludisme humain, une maladie qui touche plus de 200 millions de personnes chaque année. Les chercheurs peuvent ainsi expérimenter l’effet de médicaments et de composés anti-moustiques potentiels via un test spécial d’alimentation sur membrane. Cet outil est commercialisé par TropIQ Health Sciences, partenaire du projet, et disponible en deux formats : l’un permettant l’analyse de 20 composés maximum, et l’autre, de 500 substances chimiques simultanément. L’accès à ces nouveaux outils aidera les chercheurs à mettre plus rapidement au jour des médicaments et insecticides à développer.
Le catalogue de produits du projet Infravec2 présente également de nouvelles combinaisons de moustiques infectés par des arbovirus, à l’instar du moustique commun Culex pipiens infecté par le virus Usutu. Le virus Usutu a été décrit pour la première fois en Afrique, mais depuis les années 2000, un nombre croissant de cas d’infections d’animaux a été recensé en Europe, provoquant la mort massive d’oiseaux. Une étude de 2017 révèle même un taux étonnamment élevé de personnes porteuses d’anticorps indiquant un antécédent d’infection par Usutu. Ce virus fait l’objet d’une veille étroite par les chercheurs européens sur les vecteurs, et la disponibilité de ce nouveau produit leur facilitera le travail.
Enfin, le site du projet s’est récemment enrichi d’options d’accès à des installations de recherche exceptionnelles permettant aux scientifiques de mener à bien leurs expériences sur des insecticides ou des infections vectorielles, dont la plus grande au monde à conserver des colonies de phlébotomes vivants. Les chercheurs pourront ainsi réaliser des expériences jusque-là impossibles sur la biologie fondamentale des phlébotomes et la leishmaniose, une maladie potentiellement mortelle affectant plus de 10 millions de personnes chaque année. Les phlébotomes transmettent également des virus humains, en Europe et ailleurs, qui peuvent être étudiés dans cette installation du projet Infravec2.
Photo : Ce petit phlébotome Lutzomyia longipalpis d’environ 2 mm de long gorgé de sang et ses congénères sont des vecteurs de la leishmaniose humaine dans les régions tropicales. Ces insectes piqueurs transmettent également des virus humains peu connus, notamment en Europe méditerranéenne. (© Ray Wilson, Liverpool School of Tropical Medicine (2009). Photo parue dans PLoS Pathogens, Vol. 5(8), août 2009. PLoS Pathogens, Vol. 5(8) : ev05.i08. doi:10.1371/image.ppat.v05.i08. Licence Creative Commons Attribution 4.0)
INFRAVEC2 PROJECT PARTNERS
1 INSTITUT PASTEUR France
http://www.pasteur.fr
2 UNIVERSITY OF GLASGOW United Kingdom
http://www.gla.ac.uk
3 POLO D' INNOVAZIONE DI GENOMICA, GENETICA E BIOLOGIA SCARL Italy
http://www.pologgb.com
4 INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT France
http://www.ird.fr
5 Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie New Caledonia
http://www.institutpasteur.nc
6 UNIVERZITA KARLOVA V PRAZE Czech Republic
http://www.cuni.cz
7 CENTRE DE COOPERATION INTERNATIONAL EN RECHERCHE AGRONOMIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT France
http://www.cirad.fr
8 IMPERIAL COLLEGE OF SCIENCE TECHNOLOGY AND MEDICINE United Kingdom
http://www.imperial.ac.uk
9 INSTITUT DE RECERCA I TECNOLOGIA AGROALIMENTARIES Spain
http://www.irta.es
10 EUROPEAN MOLECULAR BIOLOGY LABORATORY Germany
http://www.embl.org
11 THE PIRBRIGHT INSTITUTE LBG United Kingdom
http://www.pirbright.ac.uk/arthropod-supplies
12 CENTRO AGRICOLTURA E AMBIENTE GIORGIO NICOLI SRL Italy
http://www.caa.it
13 TropIQ Health Sciences B.V. Netherlands
http://www.tropIQ.nl
14 MAX PLANCK GESELLSCHAFT ZUR FOERDERUNG DER WISSENSCHAFTEN E.V. Germany
http://www.mpg.de
15 FOUNDATION FOR RESEARCH AND TECHNOLOGY HELLAS Greece
http://www.forth.gr
16 STICHTING KATHOLIEKE UNIVERSITEIT Netherlands
http://www.ru.nl
17 Univerzitet u Novom Sadu, Poljoprivredni fakultet Novi Sad Serbia
http://polj.uns.ac.rs
18 UNIVERSITAET ZUERICH Switzerland
http://www.uzh.ch
19 LIVERPOOL SCHOOL OF TROPICAL MEDICINE United Kingdom
http://www.liv.ac.uk/lstm/lstm.html
20 INSTITUT PASTEUR DE DAKAR Senegal
http://www.pasteur.sn
21 UNIVERSITE DES SCIENCES DES TECHNIQUES ET DES TECHNOLOGIES DE BAMAKO Mali
http://www.usttb.edu.ml
22 Fondation Health Sciences e-Training Switzerland
http://hset.bio-med.ch
23 WAGENINGEN UNIVERSITY Netherlands
http://www.wur.nl/en.htm
24 MINISTERE DE LA SANTE (CNRFP) Burkina Faso
Contacts
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