Réunion semestrielle du comité national de pilotage du programme national de lutte contre le paludisme
Le CNRFP a participé le jeudi 07 avril 2018 à la 1ère réunion semestrielle du comité national de pilotage du programme national de lutte contre le paludisme. Cette importante rencontre d’orientation stratégique a eu lieu dans la salle de conférence du programme d’appui au développement sanitaire.
Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique dans les zones d’endémie. Au Burkina Faso, le paludisme constitue une priorité sanitaire et reste une endémie stable dans tout le pays avec des recrudescences saisonnières. Selon les données statistiques de 2017 du système national d’information sanitaire, le paludisme représentait 42,34% des motifs de consultation, 44,05% des motifs d’hospitalisation, et 16,13% des décès. Le paludisme a touché 11 915 816 personnes en 2017 dont 6 082 215 enfants de moins de cinq ans.
Pour lutter contre cette endémie, le ministère de la santé a mis en place un comité de pilotage de la lutte contre le paludisme depuis juillet 2004. Ce comité a pour missions de fixer les grandes orientations de la lutte contre le paludisme, faire le plaidoyer pour la mobilisation des ressources pour la lutte contre le paludisme, suivre la mise en œuvre des interventions de lutte contre le paludisme, faire des recommandations pour renforcer la lutte contre le paludisme.
Le Centre national de recherche et de formation sur le paludisme est membre dudit comité qui est composé de cinq commissions spécialisées à savoir : la commission prise en charge des cas et prévention médicamenteuse, la commission lutte antivectorielle, la commission planification, suivi-évaluation, surveillance épidémiologique et appui à la recherche, la commission mobilisation et suivi des ressources et la commission communication et partenariat.
A cette première rencontre, un point sur la situation épidémiologique du paludisme a été fait. Il ressort que l’incidence du paludisme au cours de l’année 2017 est en croissance malgré les multiples actions de lutte entreprises. En effet, l’incidence du paludisme pour 1000 habitants est passée de 412 en 2012 à 607 en 2017, s’éloignant ainsi de l’objectif souhaité qui est de 230 à l’horizon 2020. Toutefois, une lueur d’espoir existe en raison de la baisse de la létalité du paludisme. En effet, celui-ci est passé de 1.8 en 2012 à 0.8 en 2017 se rapprochant ainsi de l’objectif de 2020 qui est de 0.72.
Ce hiatus entre l’incidence et la létalité du paludisme induit une recherche approfondie sur les causes de ce décalage notoire. C’est en cela que les centres de recherche sur le paludisme sont instruits de poursuivre les études sur la question afin de déterminer les causes d’un tel phénomène.
Le CNRFP est fortement représenté à cette instance de pilotage à travers cinq membres participant au fonctionnement des différentes commissions. L’administrateur délégué du CNRFP, Dr Yacouba Zina, par ailleurs membre du présidium du comité de pilotage de la lutte contre le paludisme a marqué sa présence effective à cette rencontre pour apporter les contributions attendues d’un centre de recherche dont la vocation première est la recherche sur le paludisme.
A terme, des stratégies innovantes et adaptées à la lutte contre le paludisme devraient permettre d’aligner le taux de l’incidence et celui de la létalité sur une courbe descendante. C’est dans la synergie d’action de tous les acteurs impliqués dans la lutte contre le paludisme que le Burkina Faso sera au rendez-vous de l’élimination du paludisme d’ici fin 2030.
KERE Judicaël
Chargé de communication CNRFP